Un fruit du Concile

Après deux années riches : Année de la Foi et Diaconia, s’ouvrent de nouvelles perspectives avec la « Nouvelle Evangélisation ». Depuis l’automne, le diocèse a proposé une série de trois conférences sur le sujet. Pour le Nord-Cotentin, elles ont eu lieu à Valognes. Leur contenu en a été :
1ère conférence : L’Eglise évangélisatrice
2e conférence : Jésus, premier évangélisateur
3e conférence : L’Esprit Saint, acteur principal de la mission.

Cette nouvelle évangélisation est en premier lieu un réveil personnel. Nos vieilles nations, confortablement établies sur une première annonce de la foi, ont tendance à tiédir ou à sommeiller !! Il faut faire germer le grain de blé. Aujourd’hui c’est une URGENCE pour une relance de la mission afin de secouer notre identité baptismale.

I – L’EGLISE
L’Eglise, comme rassemblement de tous les croyants, était déjà en gestation (si on peut l’exprimer ainsi) lors de l’Alliance de Dieu avec le peuple choisi de l’Ancien Testament. Elle est née deux fois. D’abord lorsque le Christ ressuscité apparait à ses disciples et leur ordonne : « Allez de toutes les nations faites des disciples ». Ensuite et surtout à la Pentecôte où ils furent embrasés par la descente de l’Esprit. L’Eglise évangélisatrice a pour mission première d’annoncer l’Evangile et de le vivre.
L’Eglise-mère doit éduquer spirituellement ses enfants en les accompagnant sur un chemin de VERITE en vue de leur salut. Son rôle ne s’arrête pas là. En bonne mère, il lui faut nouer le tablier de service pour aller vers les groupes humains qui n’ont pas la foi, mais aussi établir solidement les communautés chrétiennes comme signes de la présence de Dieu.
Elle éduque au moyen de la prédication, de la catéchèse, des sacrements.
L’Eglise Elle-même, doit se questionner et travailler à ce que la vie en Christ la fasse sortir de temps en temps de ses documents savants et officiels pour la mener à suivre le Maître sur les sentiers de l’écoute et « aller au large ».
L’Eglise est aussi l’œuvre de ses membres dans leur diversité. Ce rôle de l’Eglise évangélisatrice se joue sur un territoire humain, au niveau de la paroisse, « fontaine du village » selon l’expression du Pape Jean XXIII, où chacun peut découvrir la fraicheur de l’Evangile.

II – LE CHRIST
Personne ne pourra nier que le Christ a été le premier évangélisateur. Evangéliser, c’est aller l’un vers l’autre. Toute la vie de mission de Jésus se déroule en appels et rencontres : appels des premiers apôtres ; rencontres de Zachée, de la Samaritaine, d’aveugles, de possédés, etc… De ces rencontres, va jaillir la foi. Les personnes guéries, libérées, à leur tour, en appelleront beaucoup d’autres.
Jésus s’est beaucoup appuyé dur des moments de silence et de prière. Hormis de nombreux contacts, sa mission comprend l’enseignement : enseignement d’une telle autorité, d’une telle qualité que les foules étaient sidérées. Une parole précieuse puisque Parole de Dieu parvenue jusqu’à nous grâce aux écrits évangéliques. Elaborant une voie inédite à travers les Béatitudes, il enseigne un choix de vie, le thème du Salut et l’Amour de Dieu. Accomplissement de la Loi avec de nouvelles exigences.
Cette prédication est ponctuée de verbes forts : PRIER, ANNONCER, PROCLAMER, LIBERER, ENVOYER, SORTIR. « C’est pour cela que je suis sorti » (Marc 16,38), c’était déjà le prélude de ce que le pape François martèle aujourd’hui pour une Eglise évangélisatrice « en sortie ».
Ce qui compte : aller à l’ESSENTIEL du MESSAGE.

III – L’ESPRIT
Dès la création du monde, au livre de la Genèse, l’Esprit est présent sous forme de « SOUFFLE ». Cette impulsion de vie anime le peuple de Dieu tout au long de son histoire. Elle revient en force à travers les textes des prophètes : Isaïe, Ezéchiel, Joël pour n’en citer que quelques-uns. « Je répandrai mon esprit » (Joël 3,1) et dans le Nouveau Testament : Annonciation, baptême de Jésus, Pentecôte… Habitant les sacrements sous divers termes (eau, onction, feu, sceau, colombe) il sanctifie l’Eglise étant en mission inséparable avec le Fils envoyé par le Père. C’est lui qui nous ouvre à la Parole et, au travers de dons charismatiques, nous associe à la vie de l’Eglise.
C’est une nouvelle Pentecôte qui s’ouvre pour les paroisses où l’Esprit, comme agent principal, assiste les programmes où s’enracine la disponibilité de chacun. Il faut réveiller la foi en la prière, source et appui de toute action missionnaire. Avant la Pentecôte, les disciples réunis autour de Marie priaient avec fidélité. Le rôle de l’Esprit est d’harmoniser les différences et de mener l’Eglise vers UNITE et PAIX ce qui ramène aussi vers le mouvement œcuménique.
Enfin, l’Esprit préside au travail partagé entre ministres ordonnés et baptisés, ce que les Pères de l’Eglise ont souligné comme Augustin « prêtre pour vous, chrétien avec vous ».

Il est demandé aux fidèles d’accompagner leur pasteur de leur prière et d’essayer de rester unis dans la mission, seul impératif pour la réussite de l’évangélisation.
Ce qui faisait dire aux païens du monde antique : « voyez comme ils s’aiment ! »

• B. Galouzeau